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COMPTE – RENDU DE LA CONFERENCE ALTAÏR
DU 6 DECEMBRE 2 001

« La Sociologie du Développement »

Lorsque les réponses techniques d’un projet de développement s’avèrent insuffisantes, un recours à la sociologie est nécessaire : il permet de prendre en considération l’influence des facteurs sociaux sur la réussite de la mise en œuvre d’un tel projet. En se fondant sur les données sociales, psychologiques et économiques d’un problème, la sociologie permet d’apporter une réponse qui trouve sa pertinence dans son caractère opérationnel. Cette réponse est le fruit d’une réflexion critique sur le problème posé. La méthode sociologique s’appuie sur un Diagnostic du projet de développement qui vise à déterminer quels sont les éléments à mettre en œuvre au cours de la réalisation du projet, et dont l’objectif final est l’appropriation du projet par les bénéficiaires. La réalisation du Diagnostic du projet peut se décomposer en plusieurs étapes :
- constituer une équipe (en prenant garde, dans un premier temps, de bien différencier le « Bureau » et le « Terrain »),
- préciser les actions à réaliser et la population cible, cette étape est décisive pour une contractualisation ultérieure avec la population cible,
- identifier les actions programmées par les techniciens,
- lister de façon concise les actions envisageables suivant leurs faisabilités technique et financière, les risques qu’elles sont susceptibles d’engendrer et les participations possibles – physiques et financières – des bénéficiaires. N.B : Il est important d’intégrer et d’impliquer les populations bénéficiaires à toutes les actions, en tenant compte des tensions identifiées entre les acteurs sociaux. Cette appropriation par les populations cibles est indispensable pour assurer la pérennité du projet.

Ainsi, en complétant les moyens techniques utilisés pour un projet de développement, l’approche sociologique, plus centrée sur la dimension humaine des actions, permet d’en améliorer l’efficacité et la pérennité.

 

COMPTE – RENDU DE LA CONFERENCE ALTAÏR
DU 7 DECEMBRE 2001
« L’Irrigation »

Tout d’abord, il faut préciser que la gestion des ressources en eau n’est pas uniquement primordiale dans les pays en voie de déloppement ; de fait, dans les pays « du Nord » la maîtrise de la qualité de l’eau est devenue un enjeu déterminant, à tel point que l’eau est aujourd’hui source de très fortes tensions, localisées il est vrai, dans le monde entier. Ces tensions s’expliquent, en partie, par la diversité des situations géographiques –certains pays étant plus « favorisés » par rapport à d’autres - , les choix politiques (en Russie et au Chili par exemple) et les choix agraires : la « Révolution Verte » qui a suivi la deuxième guerre mondiale et qui visait à une augmentation des rendements à l’hectare. Ainsi, pour permettre cette amélioration des rendements culturaux, le recours à l’irrigation gravitaire s’est fortement intensifié et les effets négatifs d’un telle pratique ne se sont pas faits attendre : une dégradation des sols (causée par un drainage insuffisant), un remontée des nappes (entraînant salinisation ou alcalinisation des sols), des pollutions des eaux et des maladies hydriques. D’autres conséquences néfastes de pratiques d’irrigation mal maîtrisées sont à déplorer : la réduction des niches écologiques avec la disparition de certaines espèces et les déplacements de population occasionnés par une mauvaise gestion des zones irriguées (comme cela a été le cas au Ghana). En outre, il faut tenir compte du fait que l’eau est une denrée qui n’est pas uniquement destinée à un usage agricole (tourisme, pêche etc. …) ; ce qui complexifie les situations et favorise la progression des conflits.

Si l’on s’intéresse à un système irrigué paysan, on peut observer qu’il est mobile autour de trois sphères :
- la géographie du réseau et des infrastructures,
- le système de production et les stratégies familiales de production ,
- l’organisation de l’irriguant et son fonctionnement. En plus de poser des problèmes techniques (captage, collecte …), l’irrigation peut être considérée comme une construction sociale et historique, à l’échelle du Paysan, pour qui les trois enjeux principaux de son système irriguant sont : l’équité, l’efficacité et la durabilité.

La réalisation d’un système d’irrigation durable implique huit principes fondamentaux :
- les limites du système irrigué doivent être clairement définis (superficies, individus …),
- les avantages procurés par le système irrigué sont proportionnels au coût consenti par les irriguants,
- les procédures sont instantanées pour faire des choix collectifs,
- les fonctions de supervision et de surveillance sont assurées par le groupement d’irriguant,
- la mise en place d’un système de fonctions effectives, différenciées et graduelles,
- des instaurations solides,
- la mise en place de mécaniques de résolution des conflits de proximité (peu coûteux),
- l’acquisition de la reconnaissance par l’Etat du droit à s’organiser collectivement,
- la mise en place d’un système à plusieurs niveaux complémentaires et intercorrélés.

  L’irrigation moderne se fonde principalement sur quatre composantes :
- l’environnement et les terres irriguées,
- la société et les territoires aménagés,
- la distribution des flux hydriques disponibles,
- et les activités agricoles combinées. Elle nécessite la participation de différents acteurs : la Communauté Rurale, les acteurs privés et l’Etat.

  En somme, une gestion de l’irrigation plus raisonnable va s’imposer pour le futur et cela ne peut se faire que grâce au respect de certains principes fondamentaux qui permettent une économie de l’eau et une limitation des conséquences pernicieuses de son utilisation.

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